B2 /1. Fidèle
Mª Antonia
Pérez Pérez (B2.1)
Rédaction gagnante
Il n’y
avait pas trop de distractions à se mettre sous la dent quand la ville était
vide en été : la chaleur se promenait par les rues fatiguant tous les
passants. Évidemment, ce n’est pas une idée brillante, agir en flâneur dans ces
conditions ; mais, on connaît le dicton : « qui ne risque rien
n’a rien ».
C’est ainsi que, en tournant le coin de la rue,il était là, un beau berger allemand
qui m’attendait avec impatience assis sur ses pattes arrière. Nous nous étions
retrouvés par hasard, il y avait 25 jours et, depuis lors, il me cherchait
chaque après-midi comme s’il s’agissait d’un rendez-vous préétabli.
Tout s’est passé un jour d’été dans une petite ville de
campagne où je passais mes vacances chez mes grands-parents sous prétexte que
l’air pur serait bon pour ma santé, qui était un peu fragile. Les jours étaient
assez ennuyeux du point de vue d’un garçon de 12 ans pour qui la lecture d’un
livre d’aventures ne satisfaisait pas ses besoins et encore moins son envie de
s’amuser ; c’est pourquoi, cet après-midi-là, j’ai pris mon vélo, désireux
de connaître les environs de cet endroit qui ne m’attirait pas, pas du tout.
Malgré la chaleur, le terrain était splendide. J’admirais
les champs récemment fauchés ainsi que les énormes machines qui ramassaient les
bottes de paille et les plaçaient en formant avec elles d’immenses murs jaunes.
L’odeur des céréales se répandait partout et j’appréciais le moment quand, soudain, le plus beau chien que j’aie jamais
vu s’est montré sous mes yeux !
Il a hésité à s’approcher de moi ; peut-être avait-il
peur d’un inconnu. Ce sont les morceaux de pain que je lui ai jetés qui l’ont
amené à côté de moi. Il ne donnait pas l’impression d’être un chien abandonné.
Ses poils noirs et ses mèches jaunes et grises brillaient sous le soleil.
C’était un chien bien soigné, sans aucun doute.
Le moment du retour est venu. Je suis monté sur mon vélo
en pensant que la réunion avait fini ; ce n’était pas comme ça. Pendant
que je pédalais, le chien courait à mes côtés et, juste quand je suis arrivé
chez moi, il s’est retourné.
Cette nuit-là, je me suis endormi en pensant à l’animal extraordinaire que j’avais connu, sans imaginer qu’il deviendrait mon meilleur ami. Comment s’appelait-il? Je ne l’ai jamais su, mais je l’ai toujours appelé « Fidèle ».
B2 / 2. Le
courage
Mariana
Campayo Paños (B2.1).1
Il n'y avait pas
trop de distractions à se mettre sous la dent quand la ville était vide en été
: la chaleur se promenait par les rues fatiguant tous les passants. Évidemment,
ce n'est pas une idée brillante, agir en flâneur dans ces conditions ;
mais –on connaît le dicton– « qui ne risque rien n'a rien ».
C'est
ainsi que, en tournant le coin de la rue,j'ai repris
mon souffle et j'ai continué à marcher aussi convaincu que je l'étais de ne pas
reculer, quel qu'en soit le résultat. J'ai commencé à imaginer, ou peut-être à
délirer, qu'une brise fraîche caressait mon visage dans une tentative de rendre
la pressante canicule plus supportable. D'un coup, j'ai aperçu l'endroit où se
dirigeaient mes pas.
Perdu dans mes pensées comme je l'étais, je me suis arrêté, suant et un
peu étourdi à cause de la chaleur (et aussi de mes nerfs). En face de moi se
trouvait le vieux bâtiment où j'espérais que mon destin changerait. Je me
souvenais parfaitement de ses yeux et de ses cheveux noirs comme la nuit mais,
surtout, du beau sourire qu'elle me renvoyait chaque fois que le rideau qui
nous séparait était tiré. Oui, ce que j'ai ressenti alors a dû être ce que les
adultes appellent un coup de foudre.
Comme cela, une semaine après avoir quitté l'hôpital, j'y suis rentré de
nouveau dans le but de déclarer ma flamme à cette inconnue qui avait volé mon
cœur pour la première fois dans ma vie, à mes 12 ans. J'ai monté les escaliers
jusqu'au quatrième étage en répétant le même mantra tout le temps pour m'armer
de courage : « Qui ne risque rien n'a rien, qui ne risque rien n'a rien…
». Je suis rentré dans la chambre où j'avais passé trop de temps mais son lit
était vide, comme mon cœur. Soudain, il a fait nuit.
B2 /3.
Clotilde Verdú (B2.2)
Il n’y
avait pas trop de distractions à se mettre sous la dent quand la ville était
vide en été: la chaleur se promenait par les rues fatiguant tous les passants.
Évidemment, ce n´est pas une idée brillante, agir en flâneuse dans ces
conditions ; mais –on connait le dicton- « qui ne risque rien n´a
rien ».
C´est ainsi que, en tournant le coin de la rue,je l´ai rencontrée. C’était une dame élégante. Vue sa tenue, elle se
dirigeait à la piscine en portant un sac de plage vert et une robe d’été à
fleurs, achetés, sans doute, dans la plus chère boutique de la ville. Ses
boucles d’oreille brillaient comme si c’étaient de petites étoiles.
Mais ce qui m’a attiré le plus ont été ses chaussures,
des sandales à talons desquelles j’avais rêvé dès que je les avais vues dans
une vitrine. C’était le cadeau que je ne pourrais jamais m’offrir, car, dans
les taudis où j’habitais, personne ne possédait un tel trésor, on n´avait même
pas l’espoir de se les procurer. Cependant, elle les portait pour aller au bain,
un après-midi étouffant d’août, comme si elles n’avaient aucune valeur.
Alors, la rage m’a prise. Je détestais cette femme. En
tout cas, elle n’était pas meilleure que moi : elle avait juste joui d’une
berceuse en or tandis que moi, je dormais sur un matelas sale et abîmé.
C’est pourquoi je l’ai suivie, le canif brûlant dans ma
poche. En traversant le parc, je me suis rapprochée d’elle avec l´intention de
l’intimider et pouvoir ainsi voler ses sandales. Mais elle criait de toutes ses
forces et il fallait la faire taire…
La nuit arrivée, je continuais à nettoyer le sang qui
avait taché mon trophée.
Blanca Royo Camacho (C1.1)
1.1Rédaction gagnante)
L'obsession que son souvenir faisait retentir dans mes
tempes dès que son image harcelait mon sommeil, nuit après nuit, m’assommait,
étouffait tout vestige de ce que mon existence ait pu signifier avant que je ne
la croise flânant sur les quais du port de la Havane, débordant de nonchalance,
tout éblouissante sous le soleil de midi, le regard imbibé d’un poison doux que
j’étais prêt à avaler.
Mes
frères et moi avons grandi seuls dans un orphelinat ; aucun de nous
n'avait de souvenir, même vague, de nos parents. Nous avons commencé à
travailler par la suite sur les quais du port comme amarreurs, vendeurs dans
les marchés au poisson et même comme guides pour ces touristes naïfs qui ne peuvent
pas se permettre les prix élevés proposés par les guides du centre-ville.
Cependant,
même si nous étions immergés dans le bruit du port, je n'ai jamais eu
l'impression d'en faire partie. Depuis que j’étais petit, je regardais ma peau
d'olive en me demandant pourquoi le marchand de l'étal d'à côté ne partageait
pas cette caractéristique avec moi. Peut-être que c’était à cause de l'absence
d'une grande famille… J'ai continué à chercher dans tous les coins quelqu'un
qui me ressemble mais je ne l'ai jamais trouvé.
Jusqu'à
ce jour où le reflet de cette femme s’est glissé sur moi comme une brise
humide. Sous le foulard qui couvrait sa tête, j’ai pu voir ses yeux verts comme
ceux de mes frères et une peau bronzée qui brillait dans la lumière de la
matinée. Mais aussi vite que sa silhouette est apparue sur les quais, elle a
disparu. Désormais, son image me hantait la nuit, comme si elle essayait
d'attirer mon attention. Sans sommeil, je me rendais à l'endroit où je l'avais
vue et je m'asseyais là-bas pour regarder la nuit passer.
Un jour,
un pêcheur qui se préparait à l'aube pour partir, s'est approché de moi et m'a
demandé si j'attendais quelqu'un. Je lui ai raconté la rencontre avec cette
femme et il m'a narré l'histoire d'un village installé à cinq jours en bateau
de là-bas. Alors, sans une seconde d'hésitation, je lui ai demandé de m'aider à
y arriver et il l'a fait.
Dès que
je suis arrivé sur l'île, j'ai été entouré de personnes qui me ressemblaient
physiquement mais je ne me sentais toujours pas à ma place. Bien que je regarde
la femme et son peuple, qui m'avaient volé le sommeil, je me suis rendu compte
que mon chez-moi n'était pas l'endroit où tout le monde appartenait à mon
ethnie mais l'endroit où je n'avais pas besoin de guide parce que ses rues
étaient gravées dans mon cœur avec chacun de mes souvenirs.
C1 / 2.
José Ramón Sánchez Marín (C1.1))
L’obsession que son souvenir faisait retentir dans mes
tempes dès que son image harcelait mon sommeil, nuit après nuit, m’assommait,
étouffait tout vestige de ce que mon existence ait pu signifier avant que je ne
la croise flânant sur les quais du port de la Havane, débordant de nonchalance,
tout éblouissante sous le soleil de midi, le regard imbibé d’un poison doux que
j’étais bien prêt à avaler.
Explorer les quais faisait partie de ma facette d’homme d’affaires en même
temps que je rendais service à mon pays dès le débarquement des Russes à Cuba ;
mais je n’y avais jamais vu une femme si belle et si mystérieuse. Sa peau
cannelle, enivrante, se démarquait en contraste avec son chemisier blanc, bien
décolleté, et sa jupe bleu foncé très collante.
Même si elle faisait mine d’ignorer ma présence, je la suivis à travers les
ruelles de la vieille Havane, toujours bondées et bruyantes. Parmi les odeurs
humides des poissons du marché, je la talonnais de près en aspirant la
fragrance de citronnelle que son corps dégageait.
Elle se dirigea vers l’hôtel Sevilla et, lorsqu’elle franchit la porte, elle
tourna la tête d’un regard furtif qui était une invitation irrésistible à
l’égard de l’inconnu.Pendant nos fréquentes rencontres, j’appris qu’elle
habitait à Guanajay, étant issue d’une famille de cafetiers, et qu’elle
attendait, soucieuse, l’arrivée de son frère ainé, grièvement blessé dans les
affrontements avec les militaires boliviens.
Je profitais de ses retours à son village pour explorer les environs de la
Havane. La taupe au cœur de Moscou nous avait renseignés d’une mission en
préparation au port de Mariel, à l’ouest de la capitale, où je me suis rendu
pour découvrir que c’était pendant la nuit que le mouvement des véhicules vers
la ville de San Cristóbal s’intensifiait.
Aveuglé par la passion et par ma naïveté, elle dut feuilleter mon cahier,
où je notais les mouvements des bateaux militaires et des troupes, ainsi que les allées et venues des longues
semi-remorques bâchées. Elle disparut du jour au lendemain, en me laissant dans
un abattement qui me ronge de l’intérieur et qui menace de me détruire, enfermé
dans une prison imaginaire qui me gêne plus que celle à laquelle je fus conduit
deux jours après sa disparition.
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